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L’étranger croit toujours à cette « beauté » que l’on dépose tendrement sur son corps et sur son existence, comme un masque de fer dissimulant soigneusement son ombre invisible, sa honte et son dégoût — jusqu’à oublier leur présence et, par conséquent, la sienne propre.
Cette « beauté » empruntée devient alors son identité protectrice, son rempart contre la souffrance de son non-être et contre l’ombre invisible. Elle est son seul bouclier face à ce qu’il croit être sa laideur, son échec, son infériorité — face à son soi intime.
Ainsi, l’étranger vit invisible dans une réalité qu’il croit réelle mais qui n’est pas la sienne. Il en vient à croire lui-même à son propre mensonge, tout en restant conscient de sa non-vérité, car il se sent toujours « un étranger ». Il vit donc dans l’angoisse permanente de perdre ce masque de fer et de révéler au monde, comme à lui-même, son ombre invisible.
Son existence se déroule dans l’incertitude et l’éphémère.
« Vers où ? Où est le chemin qui mène à quoi que ce soit ?
Je vois l’invisible plus net qu’une rue qui n’est plus ma rue… J’allais vers moi dans les autres, et voilà que je me perds et perds les autres… », écrit encore Mahmoud Darwich.



