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Serait-ce donc une gloire pour « l’étranger » que de se confronter à une « beauté » et à une « intelligence » dévalorisées, et, par conséquent, d’affronter la confirmation de sa propre laideur ?
Serait-ce une joie pour lui d’apercevoir ses réussites, alors que celles-ci sont elles-mêmes interprétées comme la preuve de son échec, de ses lacunes et de ses imperfections ?
Dans le Tao Te Ching, Lao Tzu affirme :
« Quand les gens voient certaines choses comme belles, d’autres deviennent laides.
Quand les gens voient certaines choses comme bonnes, d’autres deviennent mauvaises. »
Et encore :
« L’être et le non-être se créent l’un l’autre.
Le difficile et le facile se soutiennent l’un l’autre.
Le long et le court se définissent l’un par l’autre.
Le haut et le bas dépendent l’un de l’autre.
L’avant et l’après se suivent l’un l’autre. »
Où se situe donc la limite entre le beau et le laid, entre l’intelligent et le stupide, entre l’être et le non-être ?
Comment l’étranger peut-il trouver sa place entre ces opposés, alors que son univers demeure en perpétuel mouvement, redéfinissant sans cesse ses propres règles du jeu ?
Comment peut-il harmoniser des représentations de soi constamment en contradiction ?
Comment parvenir à un équilibre entre l’inférieur et le supérieur, sur l’échelle illusoire d’une hiérarchie nourrie par une compétition utopique ?
Comment construire une identité dans le chaos de ses propres formes, qu’il juge toujours déformées et imparfaites ?
Et comment maintenir enfin un équilibre dans la tension entre l’être et le non-être, lorsqu’il ne peut reconnaître ni l’un ni l’autre, et encore moins les valoriser ?



